Meilh Mor

Notre misainier

Classifié BIP - Bateaux d'Intérêt Patrimonial - en 2020

son ACQUISITION

En septembre 2014, un généreux donateur a confié ce bateau à notre association afin qu'elle puisse continuer à le faire naviguer. Il s'agit d'un ancien bateau de pêche, un misainier de Concarneau.

Le grand chantier de rénovation du misainier a démarré le samedi 6 décembre 2014 à l'Escale Technique de la zone de Kerran. Un grand nombre d'adhérents a pu se libérer pour répondre à l'appel d'Yvan Lazaro, coordinateur du chantier.

Histoire des misainiers

Pendant la première moitié du siècle dernier, le misainier, ou canot breton à misaine, est le plus répandu des petits bateaux de pêche de Bretagne Sud. Long de 4 à 8 mètres, il embarque selon son importance un à quatre marins-pêcheurs et demeure généralement en vue des côtes. C’est un bateau robuste, rustique, économique et sa tenue à la mer est réputée. Construit le plus souvent par un homme seul, sans plan, ni calcul scientifique, ni machine, il est rapide à la voile et travaille à longueur d’année dans des parages connus pour leurs dangers.

Sa charpente en chêne et ses bordés en sapin proviennent souvent des forêts voisines. Gréé d’un mât et d’une seule voile au tiers, la misaine, il peuple en grand nombre les ports les plus reculés : havres naturels, criques, grèves, vasières de fond de ria... Sa coque, basse sur l’eau, s’intègre admirablement au paysage marin, épousant la houle, «comme une mouette sur l’eau», disent les vieux marins. Imperturbable, l’équipage se consacre à la pêche. Témoins sensibles des scènes maritimes, les artistes (Maufra, Legout-Gérard, Cheffer, Dauchez ...) choisissent souvent leurs modèles parmi ces flottilles.

Après la Seconde Guerre mondiale, la motorisation et l’abandon de la voile conduisent les marins et les charpentiers à modifier complètement les formes des bateaux de pêche. Peu de misainiers seront construits après 1950. Beaucoup trouveront refuge au fond des ports, puis seront détruits avant 1960, victimes de la modernisation (moteurs puissants, glacières, treuils mécaniques...). Les autres naviguent au ralenti ou sont bradés à des pêcheurs amateurs. Ils connaissent alors souvent une fin rapide : leur maniement et leur entretien demandent un minimum de compétence ; l’insouciance et le désintérêt pour ces bateaux «démodés» font le reste.

Il s’est heureusement trouvé quelques propriétaires passionnés pour entretenir des misainiers.

La flottille en compte encore aujourd’hui près de cent.

Ces bateaux représentent une bonne part des survivants de l’authentique voile de travail dans ce pays. Au-delà des misainiers et de leur indéniable intérêt technologique et ethnologique, c’est tout un pan de notre culture qu’on peut sauver de l’oubli : un art de vivre, de travailler et de savoir.

Aboutissement d’une longue évolution dont la dernière étape fut la suppression du grand-mât sur les canots à misaine et taille-vent, le canot-misaine est une embarcation d’une grande simplicité : un mât, une voile enverguée, une drisse, une écoute. Sur toute la côte de Belle-Ile à Douarnenez, il en existe encore beaucoup qui pourraient être restaurés et regréés.

ses caracteristiques

Gréement : voile au-tiers

Equipage : 4 à 5 personnes selon les navigations

Longueur hors-tout : 6,50 m

Largeur hors-tout au maître-bau : 2,35 m

Tirant d’eau moyen : 1,10 m

Déplacement : 2,5 tonnes

Surface de voilure maximum : 22 m²

NOMENCLATURE

L'association La Misaine ayant fait un très joli travail de présentation, nous vous mettons ici deux liens qui vous renvoient sur leurs pages, ce qui fera une excellente occasion d'aller visiter leur site: